Colchique ou crocus ?

Au début de l’automne, reviennent chaque année dans la bouche des randonneurs deux questions fondamentales : sont-ce des palombes ou des grues (eh oui, il y a des parisiens qui randonnent …) et sont-ce des colchiques ou des crocus.

Même s’ils se ressemblent beaucoup, les colchiques et les crocus sont des plantes appartenant à des familles différentes : les Colchicaceae pour les colchiques, les Iridaceae pour les crocus. Souvent, on appelle à tort « colchiques » les fleurs qui poussent en grand nombre à l’automne dans les prés de nos montagnes, alors que ce sont en réalité des crocus. La distinction est facile à faire au niveau des organes reproducteurs : les crocus n’ont que trois étamines, contre six aux colchiques ; ils ont un seul style, à trois stigmates souvent découpés en fines lanières, tandis que les colchiques ont trois styles.

Pour le reste, il est vrai que les plantes se ressemblent : ce sont des monocotylédones vivaces par leur bulbe, dont les fleurs portent six tépales (trois sépales et trois pétales à peu près identiques). Les espèces qui fleurissent à l’automne ont la particularité de développer leurs feuilles et leurs fruits au printemps de l’année suivante.

On précisera que le terme « colchique » regroupe en fait trois genres différents : Colchicum (dont Colchicum autumnale), Bulbocodium (Bulbocodium vernum) et Merendera (Merendera montana et Merendera filifolia). Quant aux crocus (genreCrocus), ils comportent notamment le safran (Crocus sativus).

Le mot colchique renvoie à la Colchide, pays de la magicienne et empoisonneuse Médée, sans doute en référence au fait que les colchiques sont des plantes très toxiques. Quant à crocus, il correspond au grec krokos et au latin crocus, qui désignaient le safran.

Une distinction qu’a relevée notre ami Patrice Bellanger, membre éminent du CDRP 64, dans La République des Pyrénées du 4 novembre.