Entorse : erreurs à ne pas commettre

Les erreurs à ne pas faire en cas d’entorse de la cheville

Selon le médecin du sport Jean-Christophe Miniot, 6 000 entorses de la cheville se déclarent par jour. Mais que ne faut-il surtout pas faire au moment T ? Avis d’un spécialiste.

Tous sports - Bien-être - L'entorse de cheville est l'une des blessures les plus fréquentes. (©Shutterstock)
L’entorse de cheville est l’une des blessures les plus fréquentes. (©Shutterstock)

« Les entorses représentent 10 à 20% des traumatismes dans le sport ! Dans l’immense majorité des cas (90%), elles sont relativement simples et pas associées à des fractures » pose d’emblée Jean-Christophe Miniot, médecin du sport. En effet, il existe différents stades de gravité de l’entorse, allant de 0 à 3. Le premier concerne une entorse bénigne avec une simple distension des ligaments de la cheville. Le suivant fait référence à un déchirement plus ou moins partiel du faisceau antérieur. Le stade 2 est le déchirement plus ou moins partiel des faisceaux antérieur et moyen. Le dernier niveau concerne une rupture ou un arrachement total d’un ou des ligaments. « C’est l’examen clinique qui va permettre de définir la gravité de la blessure par une radiographie, une échographie ou un IRM ». 

Comment savoir si l’entorse est grave ?

Avant l’examen clinique, on peut se faire une idée sur la gravité de la blessure. L’importance du traumatisme, la notion de craquement et la notion d’impotence fonctionnelle complète sont des éléments à prendre en compte. Si un oedème très important apparaît, cela vous donne aussi une certaine tendance… Cela reste évidemment peu précis. Le mieux est d’aller consulter un spécialiste.

Et s’il est difficile de percevoir cela à l’oeil nu au moment T, il est souvent plus simple de connaître de quel type d’entorse il s’agit : interne ou externe ? Il suffit parfois de savoir là où vous avez mal. « Si on veut vraiment être précis, il faut parler de mécanismes d’entorses. La plupart du temps, quand le mécanisme se tord, c’est le pied qui part vers l’intérieur et la cheville vers l’extérieur ». Mais avant d’élaborer un  soin, il paraît important de souligner que « 20 à 40% de ces entorses vont avoir des complications à plus ou moins long terme. On a trop souvent tendance à la négliger alors qu’elle peut avoir des conséquences ligamentaires, articulaires ou cartilagineuses », explique le spécialiste.

Les erreurs à bannir

Et pour rétablir au mieux votre cheville, avant de passer par des soins, il faut éviter un maximum les comportements parasites au moment T. Car vous avez déjà entendu un collègue ou un coéquipier vous dire « relèves-toi » au moment de l’accident sur le terrain. Voici des exemples des erreurs à bannir de vos habitudes :

– Se tester : bien que vous vouliez jouer le « warrior », stoppez immédiatement la pratique en cas d’impotence fonctionnelle. Si la cheville est douloureuse, sortez du terrain, laissez place au partenaire qui attend sur le banc de touche. La meilleure façon est de surélever le membre et suivre le protocole RICE : Rest, Ice, Contraction, Elevation. Cela veut dire qu’il faut se reposer, glacer, compresser et surélever le membre. Pourquoi faire ? « Le fait de lever la cheville plus haut que le genou, qui lui même sera au dessus de la hanche, permet d’accélérer le système veineux et lymphatique afin de ralentir le gonflement. Le sang suit les lois de la pesanteur ». 

– Prendre immédiatement des anti-inflammatoires : « Ils vont empêcher le corps de nettoyer les tissus abîmés. Il faut généralement attendre 5-6 jours sinon cela va compromettre la cicatrisation ». En attendant, des médicaments comme le paracétamol feront largement l’affaire pour calmer la douleur.

Certains gestes sont à bannir lorsque vous vous blessez. (©Shutterstock)
Certains gestes sont à bannir lorsque vous vous blessez. (©Shutterstock)

– Ne pas consulter : quelque soit la gravité de la blessure, l’idéal est d’aller consulter le plus vite possible dans les 5 jours. Cela permettra d’établir si un protocole de radiographie ou d’échographie est nécessaire. « L’entorse peut provoquer des soucis supplémentaires qui ne sont pas directement visibles : les tendons et les ligaments peuvent être atteints de même qu’il peut y avoir des fractures ou des lésions cartilagineuses associées. L’articulation du médio-pied ou celle entre l’astragale et le calcanéum peuvent aussi être atteintes, comme les nerfs ». 

« L’entorse de cheville a une fausse réputation de bénignité »

– Garder votre chaussure : vous entendrez aussi souvent dire sur le bord du terrain « n’enlèves pas ta chaussure, ta cheville va gonfler ! ». Et bien c’est totalement faux ! C’est le fait de surélever ou non le membre qui fera gonfler ou pas votre cheville. « Dans tous les cas, il faudra enlever la chaussure si on veut examiner le membre. Le fait de l’enlever au moment T ou plus tard ne change rien ». 

– Sauter immédiatement sur les béquilles en rentrant à la maison : on vous l’accorde, si la douleur est très douloureuse jusqu’au point de ne plus pouvoir poser le pied, les béquilles vont seront d’une grande aide. De la même manière, sur le terrain, si la marche est trop douloureuse, faites vous aider par un copain et aller consulter directement.

En revanche, si votre appui n’est que modérément douloureux (même si la douleur est propre à chacun), oubliez-les. « Il ne s’agit pas non plus de marcher pendant 3 heures ou d’aller visiter un musée ».  Reposez-vous.